Le blog d'Adrien

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A complete Unknown + Better Man

S'il y a de quoi faire une indigestion de biopics depuis quelques années, peu sont ceux à être vraiment sortis du lot. Par chance, les deux sortis en ce début d'année viennent se placer en haut du classement, dont un en particulier.

 

On ne compte plus les biopics depuis le succès de Bohemian Rhapsody, entre le très fade Bob Marley : One Love, l'épileptique ELVIS ou les récents Back to Black et M. Aznavour. Parmi ceux là, seul Rocketman (dont le film traitait d'un artiste qui m'importait assez peu pour être honnête) a su trouver grâce à mes yeux, de par sa narration et sa mise en scène originale, éclatante voir parfois onirique.

Je repense à cette scène de piano où Elton John s'envole tout en jouant, montrant son ressenti et se permettant des effets bien plus intéressants et bien plus parlants qu'une simple histoire racontée sans âme.

 

Fin Janvier sont donc sorti deux biopics :


A Complete Unknown (2024) - That's So Tampa

 

Celui-ci reprend une trame plus classique mais a le mérite de ne pas essayer de raconter la vie entière de Bob Dylan sur deux heures pour se concentrer sur la courte période où l'artiste est devenu connu, entre 1961 et 1965. Ça pourrait être l'épisode 1 d'une série de biopics sur lui puisqu'il y a évidemment beaucoup à raconter après, mais se limiter à cette courte période permet de mieux la raconter et de vraiment se concentrer sur ce qui est essentiel.

 

On y retrouve son arrivée à New-York, sa rencontre décisive avec Pete Seegers (joué par Edward Norton qui a l'air d'avoir vieilli pour la première fois de sa vie), ainsi que ses rencontres avec Joan Baez et Johnny Cash, les deux acteurs livrant une super interprétation (c'est la deuxième fois que James Mangold met en scène le chanteur puisqu'il avait déjà réalisé le film Walk the Line en 2005).

Mention spéciale pour Monica Barbaro et Timothée Chalamet (dont je n'étais pas particulièrement fan jusqu'ici) qui interprètent Joan Baez et Bob Dylan et qui incarnent leur rôle à merveille, d'autant plus que les deux acteurs ont chanté absolument chacune des chansons du film. La BO se compose uniquement de leurs intépretations et il faut reconnaître qu'ils offrent une excellente peformance vocale en imitant au mieux le duo d'origine.

Les biopics ont au moins le mérite, même quand ils ne sont pas particulièrement réussi, de livrer souvent d'incroyables prestations (Bohemian Rhapsody : film pas ouf mais un Rami Malek au top), et c'est le cas ici avec Timothée Chalamet qui a toujours eu un jeu très juste mais très plat. Ce rôle là ne lui demande pas d'en faire plus avec la personalité timide et réservée du chanteur, mais son investissement se ressent et il se fond dans la peau de l'artiste avec brio, et qui plus est donc, en allant jusqu'à jouer de la guitare et de l'harmonica et à chanter à sa place. Clairement sa meilleure performance à ce jour.

 


BETTER MAN : Robbie Williams se dévoile ! - SoundsOfSeries

 

Comme pour Elton John, je n'ai jamais éprouvé d'interêt particulier pour Robbie Williams. Tout au plus avais-je entendu ses chansons à la radio, mais je ne l'avais jamais écouté de moi-même.

C'est donc sans attente particulière mais néanmoins avec de la curiosité que je suis allé voir Better Man, projet insolite où le chanteur se voit incarné par un singe numérique alors qu'il est lui-même rattaché au projet puisqu'il en est le narrateur.

 

C'est là la première différence avec les autres biopics : le film est raconté par l'artiste lui-même, et ça change tout. Tout, car ce n'est pas la vision de quelqu'un d'autre, ce qui rend le projet éminemment plus personnel, ce qui se révèle être une des plus grandes qualités du film.

L'autre point fort du long-métrage est que Robbie Williams nous raconte son histoire avec autant d'humour que d'émotion (peut-être davantage d'émotion d'ailleurs, comme en attestent les quelques larmes que je n'ai pu retenir à la fin).

De ses regrets à ses réussites, tout y passe avec une rare sincérité, et on a jamais le sentiment qu'il veuille se faire plaindre lors des moments un peu tristes, au contraire même, on a l'impression que c'est une façon d'assumer ses erreurs du passé avec honnêteté et d'avancer.

Ce côté très personnel du film ne pourrait à priori ne parler qu'à lui mais la narration et l'écriture nous implique dans sa vie dès son plus jeune âge et nous attache très vite à ce jeune garçon dont la relation avec son père expliquera une bonne partie de sa vie.

En fait, le fim n'aurait pas été un biopic mais une pure fiction que l'histoire méritait quand même d'être racontée, tant elle bien écrite et digne d'interêt, d'autant plus quand elle est sublimée par une mise en scène explosive.

 

Car le showman ne délaisse pas son public et n'a pas oublié d'en faire un vrai spectacle. 

Le film est la seconde réalisation de Michael Gracey après The Greatest Showman, une comédie musicale que je n'avais pas aimé mais qui ne manquait pas de panache et le réalisateur semblait donc tout indiqué pour ce nouveau projet comme il vient de le prouver.

Car s'il faut le rappeler, Better Man est bien une comédie musicale, avec tout ce que ça implique, et à part La La Land, c'est en général loin d'être ma came. Les chansons semblent toujours sorties de nulle part, et c'est parfois plus gênant qu'autre chose. 

Ici, chaque chanson de l'artiste vient accompagner une scène qui fait écho aux paroles, et on croirait toutes les titres composés pour le film tant ils y ont leur place. Rien de surprenant finalement, si Robbie Williams écrit ses propres chansons, il y met ce qu'il a sur le coeur et cela rejoint forcément son expérience de vie que l'on retrouve à l'écran. A noter également que les chansons ne sont pas reprises telles quelles et plaquées bêtement sur telle ou telle scène mais ont été ré-enregistré et ré-orchestré pour y intégrer l'émotion qui va avec et correspondant à tel passage du film. Le premier morceau, le seul qui n'est pas inteprêté par Robbie Williams lui même puisque c'est sa version enfant qui la chante nous émeut dès les premières paroles. Un vrai travail qui montre l'implication de vouloir en faire un vrai projet artistique et pas juste un biopic de plus.

 

Quant au singe en lui même, si ça peut sembler être au premier abord le concept du film, il n'en est finalement rien car on l'oublie très vite tant il se fond bien parmis les humains, de part son regard qui suffit à nous rappeler le chanteur et qui nous donnerait presque l'impression de le voir et par la qualité du rendu grâce aux effets spéciaux de Weta Digital qui avaient déjà travaillé sur Avatar et... La Planète des Singes.

Le singe reste donc l'originalité de ce biopic mais ne nous en sort jamais.

On a le droit à de très bonnes scènes sur Robbie Williams face à son propre regard, transposé par d'autres versions singes de lui-même jusqu'à un moment clé lors d'un concert qui vient souligner toutes les qualités du film que l'on vient de citer :

La singularité d'une telle scène dans un biopic, les effets spéciaux réussis et la réalisation qui nous en met plein la vue tout en nous impliquant émotionnellement dans ce que vit le chanteur.

 

Assurément un des meilleurs biopics jusqu'ici, de par sa forme et son originalité, mais aussi pour ce que ça raconte, pour l'émotion et la sincérité qu'il dégage et pour sa mise en scène éclatante.

 

A noter que l'artiste sera en concert à Paris le mercredi 2 Juillet à La Défense Arena, et ça donne envie d'y aller.

 

 



19/02/2025
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